Entre le moment où vous arrivez au monde et celui où vous le quittez, votre existence est parsemée de deuils, de déceptions, de ruptures à vivre. Très tôt, vous êtes amené à gouter à l’absence, au manque, à la perte ; vous allez apprendre finalement que rien de ce qui vous entoure n’est immuable.
Ces différentes expériences de séparation vont vous permettre de croitre. En effet, l’adulte que vous deviendrez sera teinté des deuils que vous aurez traversés et de la manière dont vous les aurez acceptés.
Quelle triste réalité qu’est notre parcours de vie à vouloir nous attacher à des personnes, à des choses, à des situations qui finalement vont nous échapper au fil de l’eau de notre existence.
La vie est un long fleuve… Pas forcément tranquille…
Définition
Le deuil est une réaction liée à la perte définitive d’un être cher, d’une situation à laquelle nous étions liés (un emploi, une région, des amis, une relation amoureuse…). Il marque la fin de manière irréversible d’une relation, d’un contexte.
Le deuil sera différent selon le degré d’attachement, il dépendra également du type de la relation entretenue avec la personne défunte. En effet, si ma relation à l’autre est faite de dépendance, le deuil sera tout autre à celui où la relation s’est construite autour d’un amour fou et intense. Si le décès est soudain ou s’il fait suite d’une longue et pénible maladie, mon expérience à la perte sera toute aussi différente.
Aucun deuil ne se ressemble, il est personnel et en lien avec l’histoire de chacun. Nous avons tous notre propre aptitude au deuil, nous ne sommes pas tous égaux.
Dans le cas d’un accompagnement à la suite d’une longue maladie, ma présence auprès de la personne en fin de vie, sera comme une amorce au processus de deuil. Je me prépare à la perte, tout en vivant intensément l’instant présent, si précieux parce que compté.
Certains parleront du travail de deuil, associé à un effort physique, je choisirais plutôt « traverser l’expérience du deuil » ou processus de séparation.
Quoi qu’il en soit, cela reste une épreuve qui nécessite du temps, de la patience, pour ensuite aller vers du nouveau imprégné de l’autre à tout jamais.
Parvenir à inventer, s’autoriser une autre existence, autrement malgré l’absence.
Les phases du deuil
Les étapes sont vécues différemment d’une personne à une autre et l’intensité varie tout autant. Même si le process démarre par une sidération, les étapes à suivre se présentent à l’être endeuillé dans un ordre propre à chacun.
Plusieurs auteurs se sont penchés sur le sujet, je vous en propose ma propre vision.
La sidération :
Je n’y crois, ce n’est pas possible. Je suis assommé, abattu, éloigné de la réalité. Je suis dans une incompréhension. La notion du temps est brouillée. Je suis dans une confusion émotionnelle. Cette période est de courte durée.
Sous le choc, je suis dans cette incapacité d’accepter cette réalité soudaine, je vais me glisser dans un déni au point de faire comme si de rien. Je suis incapable d’ingérer cette annonce encombrante au point d’anesthésier mes émotions.
La colère :
J’en veux à la Terre entière, à moi, à la personne disparue. Je suis dans une révolte. Pourquoi elle ? Maintenant ? Alors qu’elle avait tant de choses à faire ! Je prends conscience que la perte est bien définitive.
Le chagrin :
Après le choc place à la tristesse. Dans cette phase dépressive, rien ne va et rien ne doit aller en l’absence de l’autre. Je glisse dans profond chagrin qui doit être rencontré, vécu, exprimé et entendu ! Mon existence perd tout son sens. Si cette période dure voire s’assombrie, il est fortement conseillé de se rapprocher d’un professionnel de la relation d’aide.
Avant cette étape je suis essentiellement tourné vers le passé. Je refuse le contexte. Juste après cette phase, je suis plus tourné vers l’avenir.
L’acceptation :
J’accepte la blessure liée à la perte. Je cicatrise peu à peu. Je me résigne. Une nouvelle énergie apparait.
La reconstruction :
J’ai envie d’aller de l’avant. La situation est telle qu’elle, je vais vivre ainsi. L’avenir s’éclaircit. Je me projette dans un avenir. La vie commence à reprendre son cours normal. Je remonte la pente et mon moral est moins agité, plus stable. Je commence à m’intéresser par ce qui se passe autour de moi.
Le vivant est à nouveau privilégié !
Comment traverser cette expérience ?
La personne endeuillée va être amenée à traverser des émotions qui seront à vivre pour un meilleur à venir, en l’absence de l’autre.
Cependant, la réalité est toute autre ! La vie d’aujourd’hui empêche de vivre pleinement le deuil. Au travail, en société, il n’est pas aisé de parler de nos morts, du manque de l’autre. L’état de deuil est limité aux obsèques. Aussitôt après la mise en terre, la vie doit reprendre son cours, normal et vite. Alors que finalement nous avons besoin de temps pour assimiler au mieux l’évènement afin que l’absence puisse s’imprégner complètement.
La mort d’un proche nous ramène à notre propre finitude, source d’angoisses majeures qui méritent d’être traitées dans le cadre d’une thérapie. Un espace où la parole est libre, ou tout peut être nommé sans jugement et aussi longtemps que nécessaire, est indispensable pour valider dans le temps, la perte de l’être cher.
Le travail en psychothérapie permet de :
- Vivre ses émotions liées au deuil
- Pleurer le manque, l’abandon, le déchirement
- Crier sa colère
- Se défaire d’une charge émotionnelle pour laisser place à une liberté à venir
- Parler librement de la personne partie
- Revisiter notre histoire avec elle
- S’approprier pleinement ce que l’autre nous a transmis, nous a laissé
- Regarder la vie sans elle
- Accepter la perte
- Imaginer, s’autoriser une nouvelle vie en l’absence de l’autre
- Transformer l’inimaginable en imaginable, s’autoriser à du possible, à du nouveau sans l’autre…
L’expérience de la perte doit être traversée pleinement, au rythme de la personne en deuil. Rien ne peut être engagé, aucune transformation n’est possible avant l’assimilation lente et autorisée de l’épreuve du deuil. La personne en deuil doit disposer d’un temps nécessaire avant d’imaginer de la nouveauté dans son existence future.
Apprendre à assimiler à dose homéopathique la perte avant de penser à sa vie autrement.
Parallèlement à l’accompagnement après un décès, la notion de deuil est fréquemment abordée en thérapie dans le cadre d’un changement de poste, d’une séparation, d’un conflit familial, d’une amitié en fin de course…
Tout comme le vieillissement qui est un deuil à faire d’une jeunesse qui s’estompe.
Rencontrons-nous !
Praticien en Gestalt-Thérapie, certifié par l’EPG, j’accompagne en psychothérapie des adultes et jeunes adultes. A Paris, en présentiel et à distance.
Si vous souhaitez quelques éléments d’informations sur ce sujet ou sur tout autre chose, je vous propose de me contacter.
Je suis membre à la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse) et signataire du code de déontologie de l’EAGT.